Le Bus dans la ville, Y. Belaskri, Vents d'Ailleurs

Publié le par Stern

Pour terminer Etonnants Voyageurs, j'ai voulu lire le premier livre du vainqueur Yahia Belaskri, "Le Bus dans la ville"... Je voulais le lire d'un traite, sur une journée, pour ne rien perdre de cette plume touchante.


Ce roman m'a paru comme une immense mosaïque de personnages, de destins et de sensations. Tous destinés à décrire une ville algérienne, je me suis imaginée la ville natale de l'auteur, Oran... à tort?

A par rapport à "Si tu cherches la pluie...", il manque, à mon sens, une intrigue cohérente, une question qu'on se poserait aux premières pages qui trouveraient sa réponse vers la fin. (Dans "Si tu cherches la pluie...", Qu'est-il arrivé à Abel et Déhia pour qu'ils en arrivent là?) La question centrale aurait pu être "Pourquoi le narrateur a quitté cette ville qu'il semblait tant aimer?" mais le narrateur central n'est pas réellement le sujet de ce roman, plutôt l'entonnoir, le judas à travers lequel nous voyons la ville. Une perspective, un regard porté. Ne reste plus que le bus qui le faire tourner en rond autour d'éléments déclencheurs, des souvenirs et des personnagess, tant de personnagess dont les destins sont donnés au compte-goutte et qui remplissent à eux tous, ensemble, l'immense vase qui représente une ville, une manière de vivre, un même malheur.

Ce que j'avais aimé plus que tout dans "Si tu cherches la pluie..." étaient ces scènes si... "vraies", si violentes, si crues qu'il m'a fallu fermer le livre à plusieurs reprises. Ici, une scène du même acabit : L'histoire du loup affamé aux douze femmes. Plus encore que l'acte en lui-même, c'est la réaction des femmes du village qui est tellement bien décrite que... Ouf! Le sourire m'est revenu en lisant leur harangue : "Porteurs de Pantalons", quel joli surnom!

En fin de compte, ce roman est plus un tableau qu'un roman à proprement parler mais pris comme tel, il est varié, plein de vie et de questions, de sentiments, d'humanité et de beauté. Plus l'horreur est grande, plus la poésie est présente. Un beau mélange.

Publié dans Étonnants Voyageurs

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